Soutenance de Thèse de Zoelinoronirina (Nirina) RANOVONA le 27 avril 2018

Potentialités nutritionnelles et antioxydantes des feuilles de 2 variétés malgaches de Centella asiatica. Impact des procédés de cuisson sur les phytonutriments.

Le vendredi 27 avril 2018 à 9 h en salle n° 10, bâtiment 4, CIRAD (visioconférence avec l'Université d'Antananarivo)

Centella asiatica est une plante herbacée utilisée généralement à des fins médicinales. Deux variétés ont été récemment identifiées à Madagascar : une variété tétraploïde à feuilles allongées et une variété diploïde à feuilles rondes. L’objectif général de cette thèse est d’évaluer les propriétés nutritionnelles et antioxydantes des deux variétés morphologiques de C. asiatica. Un travail d’enquête a été réalisé dans de 4 localités : Antananarivo et Moramanga où ne se développe que la variété tétraploïde, Tsiroanomandidy et Analavory caractérisées par la présence de la variété diploïde. Sur l’ensemble des sites, seuls 40 % des personnes enquêtées ont déjà utilisé C. asiatica, dont 10 % pour le traitement de maux d’estomac et 7 % comme légume feuille d’accompagnement du riz. Sur le plan nutritionnel, les feuilles allongées de Moramanga possèdent les teneurs les plus élevées en protéines (22 % MS), en lipide (6 % MS), en fer (91 mg/100 g MS) et en sodium (1 % MS). Les feuilles rondes de Tsiroanomandidy sont les plus riches en phosphore (0,5 % MS), potassium (3 % MS) et les feuilles rondes d’Analavory en calcium (3 % MS), magnésium (0,6 % MS) et zinc (22 mg/100 g MS). La consommation de 100 g de C. asiatica peut couvrir de 10 à 21 % des AJR en vitamine A pour l’adulte pour les feuilles allongées et 21 à 37 % pour les feuilles rondes. Le pouvoir antioxydant des feuilles allongées est comparable à celui des feuilles de M. oleifera des mêmes localités, que nous avons pris comme référence, et trois fois plus élevé que celui des feuilles rondes d’Analavory. Deux principaux flavonoïdes ont été identifiés dans les feuilles de C. asiatica mais à des teneurs faibles : glucuronide de quercétine (0,2-1,4 mg/g MS) et glucuronide de kampférol (0,2-0,7 mg/g MS). La cuisson de C. asiatica "à l’asiatique" avec ajout de noix de coco, est moins favorable en termes d'apports provitaminique A et flavonoïdes que la cuisson "à la malgache", avec ajout d’eau et d’huile. Cette dernière améliore même l’extraction des composés phénoliques totaux. Par contre, après 45 min de cuisson, une perte de 52 % en glucuronide de quercétine et de 60 % de la teneur en glucuronide de kampférol a été enregistrée. Sur le plan organoleptique, les feuilles de C. asiatica sont surtout caractérisées par un goût amer mais qui est accepté par les dégustateurs malgaches. Les feuilles cuites avec ajout de noix de coco sont plus appréciées que les feuilles cuites selon la modalité malgache.

Publiée : 03/04/2018