Soutenance de Thèse de Didier Axel Sess Tchotch le 6 juin

Contamination des fèves de cacao et produits dérivés par les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAPs) majeurs. Essais de biodégradation in vitro.

Le 6 juin à 9h00 - Amphithéâtre D de l'Université Nangui Abrogoua, Abidjan

Résumé

Depuis quelques années, la contamination en Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAPs) du cacao et produits dérivés est devenue l’objet de l’attention internationale au regard de leurs effets toxicologiques. Face à cette situation, afin de garantir la qualité du cacao de Côte d’Ivoire, l’objectif de la présente étude est de déterminer les facteurs de formation des HAPs lors des traitements post récolte et de proposer une alternative biologique de décontamination du cacao. Une méthode simple, rapide, écologique et peu couteuse de détermination des HAPs majeurs du cacao et produits dérivés a été optimisée et validée. Elle est basée sur l’extraction semi-automatique de matières grasses suivie d’un dosage par HPLC couplée avec un détecteur fluorimétrique après une étape de saponification. Les paramètres de cette méthode analytique ont été testés et validés en conformité avec les critères de performance du règlement UE 836/2011 et de la norme de validation NF V03-110. La méthode validée a été ensuite utilisée pour déterminer les teneurs en HAPs majeurs de 224 échantillons de fèves de cacao. Ces échantillons ont été préparé selon un itinéraire technique post-récolte spécifique, contrôlé et semblable à celui utilisé par certains producteurs du cacao au sein de la filière ivoirienne. Il ressort qu’à l’exception du séchage et du stockage dans des conditions fumigènes des fèves de cacao, les traitements post-récolte comme le délai d’écabossage et la fermentation ne favorisent pas la formation des HAPs majeurs. En effet, les fèves de cacao séchées artificiellement au feu de bois ont enregistré de fortes teneurs en HAPs majeurs comprises entre 35,06±0,42 et 172,22±14,79 µg.kg-1. De même, le stockage du produit pendant quatre semaines dans une cuisine paysanne a causé des teneurs en HAPs majeurs variant de 35,11±3,30 à 39,53±0,75 µg.kg-1 alors que le stockage dans un endroit non fumigène n’a provoqué que des teneurs en HAPs 6 fois inférieures. Des échantillons de fèves de cacao collectés dans des entrepôts portuaires d’Abidjan ont présenté des teneurs en HAPs majeurs comprises entre 48,33±1,14 et 58,77±0,81 µg.kg-1. Le suivi de la teneur en HAPs majeurs lors du processus de transformation du cacao en produits dérivés, a montré que le décorticage des fèves réduit de plus de 90 % la teneur en HAPs majeurs du produit. Par ailleurs, un consortium de Bacillus cereus, Bacillus anthracis, Lysinibacillus sphaericus, Brevibacillus brevis et Brevibacillus laterosporus et bien d’autres espèces bactériennes isolées à partir des fèves de cacao a permis de dégrader les HAPs majeurs in vitro. En effet, la teneur en HAPs majeurs du milieu est passée de 2394,2±23,9 à 104,5±1,0 µg.mL-1 en 30 jours d’incubation ouvrant une excellente et potentielle alternative biologique de décontamination du cacao et probablement d’autres ressources agricoles.

Mots-Clé

Cacao, technologie post récolte, HAPs, biodégradation, Côte d’Ivoire.

Publiée : 22/05/2019