Soutenance de thèse de José Manuel FALLAS RAMIREZ

Application de l’analyse métabolomique non ciblée a l’évaluation des propriétés fonctionnelles potentielles de fruits biodiverses

Résumé

Deux fruits reconnus pour leurs propriétés fonctionnelles, la mûre tropicale de montagne (Rubus adenotrichos) et le noni (morinda Citrifolia) ont fait l’objet d’études d’intervention nutritionnelles chez l’homme et chez le rat Wistar. Une approche métabolomique non ciblée a été mise en place basée sur l’analyse en spectrométrie de masse (UPLC-DAD/ESI-Q-TOF-MS) des urines collectées juste après l’ingestion des jus et suite à une consommation journalière à court terme. L’objectif étant de déterminer les principaux métabolites urinaires résultants de la consommation de ces jus de fruits et d’en déduire des effets potentiels sur la santé. Faute de standards commerciaux, l’identification tentative des métabolites a reposé le plus souvent sur la détermination de la masse exacte et la comparaison des spectres de fragmentations des ions, répertoriés dans les bases de données internationales. L’intérêt de l’analyse métabolomique pour l’évaluation des propriétés fonctionnelles des aliments est discuté au regard de différents exemples d’intervention nutritionnelle « aigue » et « court terme ». La consommation de la mure tropicale de montagne impacte le métabolome urinaire immédiatement après l’ingestion en diminuant l’excrétion de certains métabolites endogènes alors que les métabolites exogènes apparaissent plus tardivement et correspondent le plus souvent à des métabolites du microbiote. Ces mêmes métabolites du microbiote sont présents dans les urines après consommation journalière. La comparaison des études d’intervention nutritionnelle chez le rat et chez l’homme donne des résultats distincts, surtout pour les métabolites du microbiota et dans ce cas, on peut conclure que le Rat Wistar n’est pas un bon modèle pour extrapoler une exposition chez l’homme. Seuls certains effets observés chez le rat, comme une augmentation significative du métabolisme du microbiota permettant une meilleure biodisponibilité des isoflavones de soja, suite à l’ingestion du noni pourrait être éventuellement extrapolée. Dans tous les cas, l’analyse des résultats de l’intervention nutritionnelle « aigue » et court terme apporte des informations qui orientent sur des effets fonctionnels. Néanmoins, de nombreux métabolites n’ont pu être identifiés ce qui représente une limite de la méthode lorsqu’elle est appliquée pour l’étude de fruits tropicaux biodiverses pour lesquels peu d’informations existent dans les bases de données internationales. Malgré ces limites actuelles, cette approche non biaisée ouvre de larges perspectives pour l’évaluation in-vivo sans à priori des propriétés fonctionnelles potentielles pour la santé des aliments bio-diverses.

Mots clé : Métabolique non ciblée, fruits biodiverses, étude d'intervention nutritionnelle.

Soutenance au CIRAD - Amphithéâtre Jacques Alliot à 15h00 - Bâtiment 4