Léna DOLE

Résumé de la thèse

Les Alternaria sont des moisissures ubiquitaires souvent seulement considérées comme phytopathogènes. Or, les Alternaria sont capables de produire plus de soixante-dix toxines caractérisées par des natures chimiques très diversifiées, pouvant contaminer les produits alimentaires d’origine végétale, et dont les effets potentiels sur la santé des consommateurs sont très préoccupants.

Les mycotoxines les plus étudiées sont celles produites par A. alternata (comme l’alternariol, l’alternariol méthyl éther, les altertoxines et l’acide tenuazonique) qui ont montré des effets génotoxiques in vitro et/ou fœtotoxiques chez le rat. Connues depuis plusieurs dizaines d’année, elles sont toujours considérées comme émergentes car non encore règlementées au niveau européen, les niveaux de toxicité ayant été jugés suffisamment faibles par rapport aux niveaux de contamination et de consommation.  Récemment certains pays ont lancé des programmes de surveillance et leur bilan sur les niveaux de contamination de certains aliments ne sont plus si négligeables. C’est notamment le cas de la tomate fraîche et transformée dont certains programmes de surveillance montrent des niveaux de toxines d’Alternaria les plus élevés dans le ketchup, suivi par les conserves de tomate et le jus de tomate.

L’objectif de cette thèse est d’évaluer la présence d’espèces d’Alternaria et de leurs toxines au cours de la filière de production de tomates, afin d’identifier les points critiques de contamination, de la production à la transformation. Cela permettra ensuite de mieux prévenir et maîtriser ces points critiques, par la mise en place de bonnes pratiques. Des traitements alternatifs aux produits phytosanitaires antifongiques seront aussi évalués, comme l’établissement de stratégies de biocontrôle.