Soutenance HDR de Marc CHILLET

Le 9 juin 2016 à La Réunion

Élaboration de la qualité des fruits. Effets de contraintes biotiques et abiotiques.

Résumé

L’anthracnose est la principale maladie post-récolte des bananes et des plantains et est largement répandue dans toutes les zones de production bananières. Les formes les plus communes de la maladie sont l’anthracnose de quiescence et l’anthracnose de blessure. L’anthracnose de blessure se développe sur des fruits encore verts, à partir de lésions de la peau résultant des chocs occasionnés au cours des manipulations de récolte et d’emballage. Cette forme d’anthracnose engendre des dégâts beaucoup plus importants que l’anthracnose de quiescence car les nécroses se développent plus rapidement et sont plus larges et plus profondes.

Aux Antilles, cette maladie touche principalement les exploitations situées en zone de basse altitude. Les fruits provenant des parcelles d’altitude sont généralement moins affectés.

Après la mise au point d’outil pathologique et biochimique de la résistance des fruits à C. musae, une enquête diagnostic a pu être menée sur l’ensemble de la bananeraie guadeloupéenne afin d’établir des pistes de recherche sur les facteurs de sensibilisation des fruits à C. musae. Dans les zones de basse altitude, le stress au champ entraine une réduction de la vitesse de croissance des fruits et de ce fait une récolte de fruit physiologiquement âgés, au potentiel de résistance moindre. En altitude, les phases de croissance et de développement sont plus longues car les températures plus fraîches, engendrant de fait une récolte de fruits physiologiquement plus jeunes et donc moins sensibles au développement de l’anthracnose. L’éthylène n’est pas le facteur principal stimulant la reprise de l’activité parasitaire à partir du stade appressorial. C’est la maturation, et la perte des facteurs de résistance préformés, qui engendre la levée de quiescence du pathogène et le développement des nécroses.

 

La seconde thématique abordée concerne l’étude de l’effet de maladies foliaires des bananiers, comme la cercosporiose jaune et la maladie des raies noires, sur la maturation des fruits. Contrairement aux anthracnoses qui altèrent les fruits, les cercosporioses sont des maladies qui se développent uniquement sur les feuilles et jamais sur les fruits. Elles sont parmi les principaux facteurs limitant de la culture bananière dans le monde. Ces maladies ont un impact direct sur les phénomènes de maturation des fruits.  Elles accélèrent le développement des fruits au champ, mais pas la croissance. Les mécanismes liés à la maturation des fruits climactériques sont affectés ; outre un pic climactérique précoce, l’intensité de la crise respiratoire est plus élevée, au même titre que la production d’éthylène. Les biosynthèses des sucres et des polyphénols sont également affectées  par ces maladies. Les enzymes impliquées dans la dégradation de l’amidon sont stimulées précocement par le développement de la maladie. Les fruits se comportent comme des fruits beaucoup plus âgés physiologiquement. Les granules d’amidon, issus de fruits provenant de bananiers avec une cercosporiose, observés en microscopie électronique, montre des traces de dégradation biochimique à des stades très précoce du développement, indiquant une stimulation précoce des enzymes dégradant l’amidon. Ce vieillissement prématuré des fruits est également souligné par les résultats obtenus sur les teneurs en hormones des fruits issus de plants infectés ou non, notamment pour l’acide abscissique (ABA)

 

Mots-clé : Bananes, Colletotrichum musae, cercosporioses, qualité, maladies post récolte.

Soutenance à 14h00 - Amphithéâtre 120C - Campus Sud - Université de La Réunion

Publiée : 07/06/2016