Mélina TORIBIO

Résumé de la thèse

La mangue (Mangifera indica L.) est un fruit très apprécié en Guadeloupe que l’on retrouve assez peu cultivé en verger de production. Le frein au développement de la culture du manguier aux Antilles Françaises semble être paradoxalement lié à sa popularité. Cette espèce est en effet très fréquemment plantée dans les jardins familiaux et sur les terrains en culture extensive. La conséquence est qu’en saison de production (de mai à août) la vente de mangues est bien difficile. Cependant, des potentiels de commercialisation existent, aussi bien pour le marché local qu’à l’export : production de contre saison pour le marché local (variétés plus précoces ou plus tardives que la mangue Julie), segmentation de marché (variétés différentes, mode de production AB, …), produits transformés (mangues sèches, chips, …) et valorisation des coproduits de la transformation. La mangue est un fruit tropical connu pour ses saveurs et sa haute teneur en éléments nutritifs. Dans l'industrie alimentaire, la pulpe de mangue est principalement utilisée pour la production de jus, de sirops, de confitures, de gelées, de mangue en conserve ou en tranche. Toutefois d’autres voies de valorisation agro-alimentaire peuvent être aussi envisagées. Ces dernières années de nouvelles préparations alimentaires telles que les smoothie, les infusions ou thé (détox, minceur, bien être…etc.), les boissons déshydratées à base de fruits et/ou légumes (en tant que substitut ou complément alimentaire) ainsi que les poudres nutritives, s’installent progressivement sur le marché de l’agroalimentaire. Mangifera indica L. étant une source de nombreux phytocomposées, présente également un potentiel de valorisation dans le secteur de la cosmétique. La mangue est composée de plusieurs parties ; la pulpe qui est une source de vitamine C et caroténoïdes (vitamine A et provitamine A), mais aussi la graine, la peau, et les feuilles, qui sont généralement rejetées en tant que sousproduit agro-industriel. Cependant ces résidus sont aussi une source de nutriments qui peuvent être utilisés par l'industrie. En effet des niveaux élevés de glucides, de protéines et de lipides ont été observés. La graine peut contenir 7,3 à 15% de matières grasses. C’est également une source intéressante d'acides stéarique et oléique. La peau de la mangue contient de la pectine, des caroténoïdes (principalement tout-trans-β-carotène), des composés phénoliques, des anthocyanes et diverses vitamines, dont la teneur varie selon la variété et stade de maturité du fruit. Ces composés ont montré des avantages importants pour la santé et des propriétés techno-fonctionnelles intéressantes pour des applications dans l'industrie alimentaire. Les produits à base de pelures de mangue ont une valeur nutritive élevée et le potentiel de répondre aux demandes actuelles de produits naturels, neutraceutiques ils sont également riches en fibres.

La connaissance des mangues de notre région, la fabrication et l’utilisation de produits nouveaux à partir de ce fruit (pulpe, peau, graine) pourraient apporter une valeur ajoutée significative pour le développement de sa culture et de la commercialisation du fruit frais, transformés et de co-produits. Cependant, à ce jour, aucune étude n’est consacrée à ces fruits endémiques des Antilles dont la production abondante, dans les jardins, en bord de routes, ou dans les vergers durant la saison de leur fructification, n’est pas assez consommée et valorisée. C’est là l’originalité de cette thèse.

L’objectif de cette thèse est de caractériser les propriétés physiques, chimiques et sensorielles de mangues endémiques des Antilles (peau, pulpe et noyau), à différents stades de leur développement, et d’explorer leur potentiel de valorisation dans l’agroalimentaire, la cosmétique et/ou neutraceutique des différentes parties de la mangue. A terme, ces travaux permettront de mettre au point des produits alimentaires et cosmétiques à base de mangues (peau, pulpe, graine, noyau).