Alimentation, Nutrition, Santé des populations aux Suds - Equipe 6

Thématiques de recherche

Date de mise à jour : 28 janvier 2021

L'équipe travaille sur la thématique 13 de l'UMR

Les aliments « ressources » et leurs transformations pour la nutrition et la santé des populations aux Suds

Nous définissons les aliments « ressources » (AR) comme des aliments dont la composition en nutriments et/ou en composés bioactifs leur permet de jouer un rôle dans la prévention de problèmes nutritionnels liés à un déséquilibre alimentaire (apports déficitaires ou excessifs).

Des groupes alimentaires d’intérêt reconnu pour leur richesse en micronutriments, tels que les légumes-feuilles, les légumineuses ou les produits animaux constituent des AR chez les groupes à risque de carences. En outre, légumes-feuilles et légumineuses peuvent jouer un rôle dans la prévention du surpoids grâce à leur richesse en composés bioactifs tels que les fibres, les alpha-galactosides, ou les polyphénols. Il faut cependant veiller à ce que les procédés traditionnels de transformation ne compromettent pas cet intérêt en induisant des pertes et/ou dégradations excessives ou en altérant leur bioaccessibilité. Nous continuons à étudier teneurs, rétention et bioaccessibilité de ces composés à l’aide de diverses techniques d’analyse. Les modalités de libération dans la lumière intestinale des nutriments ou composés bioactifs à partir des matrices alimentaires sont étudiées à l’aide de modèles cellulaires, soit directement dans les laboratoires de l’unité, soit par la recherche de collaborations appropriées. A contrario, d’autres AR sont justement des aliments enrichis par des transformations traditionnelles, mettant en œuvre un procédé biologique tel que la fermentation ou le maltage. Nous poursuivons l’exploration des potentialités de l’approche originale développée dans notre équipe sur les produits céréaliers lacto-fermentés africains. Cette approche repose sur la sélection, par l’utilisation d’une combinaison de méthodes (microbiologie classique, biologie moléculaire) de bactéries ayant des propriétés fonctionnelles intéressantes sur le plan nutritionnel (amylolytiques, synthèse de folates, de caroténoïdes ...).

Pour certains groupes cibles ayant des besoins nutritionnels particulièrement, nous continuons nos travaux sur les produits fortifiés en vitamines et minéraux ou en d’autres composés d’intérêt nutritionnel. Les recherches s’intéressent (i) à définir les produits en fonction des objectifs et des contextes, (ii) à caractériser leurs itinéraires de vie dans les contextes des pays du sud et leurs impacts sur la stabilité des micronutriments qu’ils contiennent, et (iii) à étudier les interactions des micronutriments ajoutés avec les composés de la matrice alimentaire en vue d’estimer leur effet santé potentiel dans les conditions réelles de consommation.

Par ailleurs, il est essentiel aujourd’hui d’ajouter une nouvelle dimension à la définition de stratégies de prévention des problèmes nutritionnels en prenant en compte l’état de santé de l’hôte et notamment les états infectieux et l’inflammation systémique et intestinale en lien avec le microbiote. L’inflammation intestinale est fréquemment observée chez les jeunes enfants en retard de croissance et entraine une diminution de l’absorption intestinale des nutriments et potentiellement une baisse de l’appétit chez les enfants. Nous nous intéressons à évaluer les propriétés anti-inflammatoires de bactéries lactiques isolées des aliments fermentés ou de composés bioactifs identifiés dans les AR, par des expérimentations utilisant le modèle cellulaire d’inflammation récemment mis au point dans notre équipe. L’inflammation systémique affecte les biomarqueurs du statut en micronutriments, avec ou sans réel changement du statut nutritionnel. Ceci peut aboutir à une surestimation des prévalences des carences en zinc et en vitamine A, et une sous-estimation de la carence en fer. L’inflammation elle-même diminue la biodisponibilité du fer et de la vitamine A. Inversement, les carences en micronutriments affectent la réponse immunitaire et donc la morbidité chez les groupes vulnérables. Il est donc nécessaire de mieux étudier les interactions entre inflammation et micronutriments pour améliorer les interventions nutritionnelles. Des stratégies visant à stimuler l’appétit des jeunes enfants sont également proposées.

Date de mise à jour : 28 janvier 2021